Vivre sur Mars, ce n’est pas pour demain

Publié le 10 février 2021

Tutku, Beril, Emre, İrem, Nazlı et Defne élèves du Lycée Saint-Benoit à Istanbul aimeraient savoir ce qu’il en est exactement de la possibilité pour l’homme d’aller et de vivre sur Mars. Pour le savoir, rendez-vous à Meudon avec Pernelle BERNARDI, de l’Observatoire de Paris qui a équipé le rover PERSEVERANCE d’une caméra et d’un micro.

Sciences, cultures et patrimoine

Le 30 juillet 2020 la NASA a fait décoller une fusée ATLAS qui a emporté à son bord, le Rover PERSEVERANCE. Le 18 février 2021, il doit être déposé sur la planète Mars pour étudier le sol martien. (Valérie ROHART, notre envoyée spéciale, se demande s’il faut dire « amarsir » plutôt qu’atterir dans ce cas de figure) 

Cette mission réactive le rêve de « coloniser » Mars. Tutku, Beril, Emre, İrem, Nazlı et Defne élèves du Lycée Saint-Benoit à Istanbul se posent de nombreuses questions sur la réalité de cette hypothèse. Notre envoyée spéciale Valérie est donc allée rencontrer à l’Observatoire de Paris, sur le site de Meudon, Pernelle BERNARDI qui travaille au Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique du CNRS (Centre National pour la Recherche Scientifique). Son laboratoire a conçu et réalisé l’instrument SUPERCAM qui a été placé dans la tête du rover PERSEVERANCE.

Le Rover doit être largué dans un cratère de Mars large de 45 kms, le cratère Jezero a été choisi parce qu’il y a 3,5 milliards d’années, une rivière l’avait rempli d’eau. Les scientifiques cherchent donc des fossiles qui permettraient de savoir s’il y a eu de la vie sur Mars. 

Le sol de Mars est brûlé par le soleil, le robot ne peut donc pas se contenter de ramasser des échantillons. Il va devoir creuser et faire une quarantaine de prélèvements : des « carottes » qui seront placées dans des boîtes scellées, déposées à la surface de Mars en attendant qu’un autre engin spatial viennent les rechercher, pas avant 2031. A ce jour, aucun échantillon de Mars n’est revenu sur Terre. Les scientifiques ont pourtant quelques échantillons : ce sont des morceaux de météorites qui sont tombés sur Terre. Un morceau de météorite de Mars est à bord de PERSEVERANCE. Il va permettre d’échantillonner les instruments dans les conditions marsiennes. 

Le laboratoire de Pernelle BERNARDI travaille avec la NASA sur les programmes spatiaux les plus ambitieux. Pourtant, en arrivant à l’Observatoire de Meudon, rien ne laisse penser extérieurement que les locaux abritent la pointe de la recherche spatiale : des ronces poussent dans le parc, les bâtiments sont vétustes, une tour qui abritait un télescope dédié à l’observation du soleil est à l’abandon…

 Pourtant au détour d’un bâtiment qui date des années 70, une « salle blanche », une pièce stérile où a été assemblée Supercam, la caméra embarquée dans la boite située en haut du mât de PERSEVERANCE. C’est elle qui orientera le tir laser qui doit permettre d’étudier le spectre lumineux émis par les roches marsiennes et donc de déterminer la nature du sol. 

Toute la mission est à hauts risques. Et la première étape est que le rover PERSEVERANCE se pose en douceur le 18 février sur Mars. 

Entretien réalisé le 5 février 2021

Sources photographiques

La plus grosse partie de l’observatoire de Paris est situé…. à Meudon © Globe Reporters
La plus grosse partie de l’observatoire de Paris est situé…. à Meudon © Globe Reporters
Paris est une cuvette et Meudon, commune limitrophe de la capitale, présente l’avantage d’être sur les hauteurs et donc de faciliter l’observation du ciel © Globe Reporters
Paris est une cuvette et Meudon, commune limitrophe de la capitale, présente l’avantage d’être sur les hauteurs et donc de faciliter l’observation du ciel © Globe Reporters
Pour y accéder il faut donc grimper sur les hauteurs de la ville, entrer dans l’immense parc laissé un peu à l’abandon et au détour d’une allée, découvrir le grand observatoire qui domine Paris © Globe Reporters
Pour y accéder il faut donc grimper sur les hauteurs de la ville, entrer dans l’immense parc laissé un peu à l’abandon et au détour d’une allée, découvrir le grand observatoire qui domine Paris © Globe Reporters
L’escalier extérieur permet l’accès aux instruments d’observation © Globe Reporters
L’escalier extérieur permet l’accès aux instruments d’observation © Globe Reporters
Dans l’immense parc, plusieurs observatoires plus petits permettent de mener des études ciblées © Globe Reporters
Dans l’immense parc, plusieurs observatoires plus petits permettent de mener des études ciblées © Globe Reporters
Pour pouvoir observer les étoiles, il faut un ciel dégagé… ce qui n’est pas arrivé depuis de longues semaines à Paris © Globe Reporters
Pour pouvoir observer les étoiles, il faut un ciel dégagé… ce qui n’est pas arrivé depuis de longues semaines à Paris © Globe Reporters
Cette haute tour accueillait autrefois des instruments dédiés à l’observation du soleil. Elle est à l’abandon et pour des raisons de sécurité, son accès est interdit © Globe Reporters
Cette haute tour accueillait autrefois des instruments dédiés à l’observation du soleil. Elle est à l’abandon et pour des raisons de sécurité, son accès est interdit © Globe Reporters
Ce petit observatoire semble lui aussi à l’abandon. En revanche derrière dans des bâtiments vétustes, des scientifiques à la pointe de la recherche spatiale mondiale travaillent © Globe Reporters
Ce petit observatoire semble lui aussi à l’abandon. En revanche derrière dans des bâtiments vétustes, des scientifiques à la pointe de la recherche spatiale mondiale travaillent © Globe Reporters
Les lieux semblent à l’abandon © Globe Reporters
Les lieux semblent à l’abandon © Globe Reporters
C’est pourtant là que se trouve le CTS , le complexe Technologique pour le Spatial © Globe Reporters
C’est pourtant là que se trouve le CTS , le complexe Technologique pour le Spatial © Globe Reporters
C’est là que travaille Pernelle BERNARDI, responsable technique de l’instrument Supercam du rover Perseverance de la mission Mars 2020.
C’est là que travaille Pernelle BERNARDI, responsable technique de l’instrument Supercam du rover Perseverance de la mission Mars 2020.
Voici à quoi ressemble PERSEVRANCE, le Rover envoyé sur Mars en février 2020 pour explorer la composition du sol martien © Globe Reporters
Voici à quoi ressemble PERSEVRANCE, le Rover envoyé sur Mars en février 2020 pour explorer la composition du sol martien © Globe Reporters
La maquette du rover PERSEVERANCE © Globe Reporters
La maquette du rover PERSEVERANCE © Globe Reporters
En vert la simulation du tir laser. C’est précisément la caméra située dans la boîte blanche en haut du mât qui a été conçue fabriquée et envoyée à la NASA. Cette caméra permettra d’orienter le tir laser © Globe Reporters
En vert la simulation du tir laser. C’est précisément la caméra située dans la boîte blanche en haut du mât qui a été conçue fabriquée et envoyée à la NASA. Cette caméra permettra d’orienter le tir laser © Globe Reporters
C’est cette caméra qui est désormais dans le rover PERSEVERANCE © Globe Reporters
C’est cette caméra qui est désormais dans le rover PERSEVERANCE © Globe Reporters
Le laboratoire de Pernelle BERNARDI a conçu cet instrument qui a été testé dans les conditions martiennes, c’est à dire par grand froid et par grand chaud. Pour limiter les écarts de températures qui sont dommageables pour le matériel, des petites résistances vont chauffer le boitier © Globe Reporters
Le laboratoire de Pernelle BERNARDI a conçu cet instrument qui a été testé dans les conditions martiennes, c’est à dire par grand froid et par grand chaud. Pour limiter les écarts de températures qui sont dommageables pour le matériel, des petites résistances vont chauffer le boitier © Globe Reporters
La caméra a été assemblée dans une « salle blanche » une salle sans poussière sans virus, sans microbe, car l’ensemble du Rover doit absolument être stérile pour ne pas perturber les résultats ni modifier l’environnement martien. C’est cette machine qui a permis de « stériliser » la caméra © Globe Reporters
La caméra a été assemblée dans une « salle blanche » une salle sans poussière sans virus, sans microbe, car l’ensemble du Rover doit absolument être stérile pour ne pas perturber les résultats ni modifier l’environnement martien. C’est cette machine qui a permis de « stériliser » la caméra © Globe Reporters
Pour éviter les entrées et sorties de la salle blanche, la machine est pilotée par un ordinateur dont le clavier est à l’extérieur de la salle blanche © Globe Reporters
Pour éviter les entrées et sorties de la salle blanche, la machine est pilotée par un ordinateur dont le clavier est à l’extérieur de la salle blanche © Globe Reporters
La machine est alimentée par de l’azote qui est un produit extrêmement dangereux pour l’être humain. Des capteurs indiquent la moindre fuite d’azote. Il faut alors sortir au plus vite © Globe Reporters
La machine est alimentée par de l’azote qui est un produit extrêmement dangereux pour l’être humain. Des capteurs indiquent la moindre fuite d’azote. Il faut alors sortir au plus vite © Globe Reporters
Le compteur enregistre la qualité de l’air dans la salle blanche © Globe Reporters
Le compteur enregistre la qualité de l’air dans la salle blanche © Globe Reporters
En attendant d’aller coloniser Mars, vous pouvez rêver en lisant Francis ROCARD, astrophysicien © Globe Reporters
En attendant d’aller coloniser Mars, vous pouvez rêver en lisant Francis ROCARD, astrophysicien © Globe Reporters
La plus grosse partie de l’observatoire de Paris est situé…. à Meudon © Globe Reporters
Paris est une cuvette et Meudon, commune limitrophe de la capitale, présente l’avantage d’être sur les hauteurs et donc de faciliter l’observation du ciel © Globe Reporters
Pour y accéder il faut donc grimper sur les hauteurs de la ville, entrer dans l’immense parc laissé un peu à l’abandon et au détour d’une allée, découvrir le grand observatoire qui domine Paris © Globe Reporters
L’escalier extérieur permet l’accès aux instruments d’observation © Globe Reporters
Dans l’immense parc, plusieurs observatoires plus petits permettent de mener des études ciblées © Globe Reporters
Pour pouvoir observer les étoiles, il faut un ciel dégagé… ce qui n’est pas arrivé depuis de longues semaines à Paris © Globe Reporters
Cette haute tour accueillait autrefois des instruments dédiés à l’observation du soleil. Elle est à l’abandon et pour des raisons de sécurité, son accès est interdit © Globe Reporters
Ce petit observatoire semble lui aussi à l’abandon. En revanche derrière dans des bâtiments vétustes, des scientifiques à la pointe de la recherche spatiale mondiale travaillent © Globe Reporters
Les lieux semblent à l’abandon © Globe Reporters
C’est pourtant là que se trouve le CTS , le complexe Technologique pour le Spatial © Globe Reporters
C’est là que travaille Pernelle BERNARDI, responsable technique de l’instrument Supercam du rover Perseverance de la mission Mars 2020.
Voici à quoi ressemble PERSEVRANCE, le Rover envoyé sur Mars en février 2020 pour explorer la composition du sol martien © Globe Reporters
La maquette du rover PERSEVERANCE © Globe Reporters
En vert la simulation du tir laser. C’est précisément la caméra située dans la boîte blanche en haut du mât qui a été conçue fabriquée et envoyée à la NASA. Cette caméra permettra d’orienter le tir laser © Globe Reporters
C’est cette caméra qui est désormais dans le rover PERSEVERANCE © Globe Reporters
Le laboratoire de Pernelle BERNARDI a conçu cet instrument qui a été testé dans les conditions martiennes, c’est à dire par grand froid et par grand chaud. Pour limiter les écarts de températures qui sont dommageables pour le matériel, des petites résistances vont chauffer le boitier © Globe Reporters
La caméra a été assemblée dans une « salle blanche » une salle sans poussière sans virus, sans microbe, car l’ensemble du Rover doit absolument être stérile pour ne pas perturber les résultats ni modifier l’environnement martien. C’est cette machine qui a permis de « stériliser » la caméra © Globe Reporters
Pour éviter les entrées et sorties de la salle blanche, la machine est pilotée par un ordinateur dont le clavier est à l’extérieur de la salle blanche © Globe Reporters
La machine est alimentée par de l’azote qui est un produit extrêmement dangereux pour l’être humain. Des capteurs indiquent la moindre fuite d’azote. Il faut alors sortir au plus vite © Globe Reporters
Le compteur enregistre la qualité de l’air dans la salle blanche © Globe Reporters
En attendant d’aller coloniser Mars, vous pouvez rêver en lisant Francis ROCARD, astrophysicien © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • Qu’est-ce que ça signifie, la colonisation de l’espace ?

  • Est-ce que Mars est un bon choix de planète ?

  • Lorsque vous dites qu’il n’y a pas d’eau liquide, ça veut dire qu’il y a de l’eau sous un autre état solide ou gazeux ?

  • Peut-on espérer des résultats ou s’agit-il d’une perte de temps et d’argent ?

  • Qu’est-ce que les êtres humains peuvent faire de plus que les robots ?

  • Pourquoi ne peut-on pas redécoller de Mars ?

  • L’idée d’établir une colonie dans l’espace à la suite d’une catastrophe éventuelle sur la Terre est devenue une source de fascination. Mais quelles sont les caractéristiques environnementales à réaliser et à développer pour établir une colonie sur une autre planète ?

  • On sait que l’air de Mars est composé à 95% de CO2, est-ce un problème pour mener à bien un tel projet sur Mars ?

  • Quelle planète connue serait la plus à même d’être retenue si une colonie humaine devait être établie dans l’espace ? Pourquoi ?

  • Si les scientifiques ne parviennent pas à trouver une planète colonisable pour permettre à l’humanité de fuir les difficultés à venir sur la Terre, qu’est-ce qui attend les Terriens sur notre propre planète dans le futur ?

  • Est-ce que la fin de l’humanité va arriver ?

  • Si un jour les scientifiques réussissent à fonder une colonie dans l’espace, est-ce que les personnes qui naîtraient dans l’espace porteraient des caractéristiques physiques différentes, puisqu’ils vont devoir s’adapter à l’environnement ?

  • Quelle sera la situation politique si la colonisation dans l’espace se produit un jour ? Le voyez-vous comme une avancée propice à l’amélioration des relations politiques ou est-ce que cela risque de provoquer désordres et guerres ?

  • Il est impossible pour l’ensemble de la population mondiale d’aller dans l’espace d’un seul coup. Alors, combien de personnes seront envoyées dans l’espace, combien de temps cela prendra-t-il ?

  • Si la colonisation de Mars est possible dans le futur, à votre avis, est-ce que toutes les sociétés vivant sur Terre auront accès à Mars ? Quel sera le critère déterminant ?

  • Les effets des maladies diagnostiquées jusqu’à présent dans le monde, se font encore sentir. Quoique certains vaccins aient été découverts, des travaux pour certains sont toujours en progrès. Est-il vraisemblable qu’on diagnostique de nouvelles maladies sur d’autres planètes, ou des maladies liées à la vie dans l’espace ?

  • Quelles sont les entreprises qui travaillent sur la colonisation de Mars ? Où en sont elles de leurs travaux ?

  • Comment techniquement peut-on construire une colonie durable ?

  • Chaque mission liée à la colonisation de Mars peut coûter des milliards de dollars. Qui donnera autant d’argent ? Les États, ou les personnes les plus riches du monde, comme Elon Musk ?

  • Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) auquel vous appartenez en France, est un organisme public, dirigé et financé par l’Etat. Comment regardez-vous l’arrivée de ces acteurs privés comme Elon Musk dans le monde spatial ?

  • L’an dernier des astronomes se sont plaints que les dizaines de satellites envoyés en orbite par Space X brouillaient l’observation du ciel. Est-ce que ce développement du spatial privé n’est pas un risque ?

  • Est-ce qu’il y a un début de réglementation qui se met en place pour essayer d’organiser la conquête de l’espace ?

  • Quelle est votre mission exacte sur le rover Persévérance qui va partir dans quelques jours vers Mars ?

  • Entre le moment où les images ou le son sont récoltés sur Mars et le moment où ils vous parviennent, il se passe combien de temps ?

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Les partenaires de la campagne

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  • Label Paris Europe
  • Erasmus Plus